BIOKO

BIOKO

BIOKO, anc. FERNANDO PÓO

Située dans le golfe de Guinée, au large du Nigeria (baie du Biafra) et du Cameroun, face à l’embouchure de la Sanaga, l’île de Bioko se trouve à 32 kilomètres du continent; ses dimensions sont réduites: 2 017 kilomètres carrés, soit 40 kilomètres de large et 54 kilomètres de long. Elle est d’origine volcanique, située sur une ligne de faille qui s’allonge du lac Tchad à l’océan Atlantique, et elle a surgi au moment de la formation du fossé de la Bénoué. Les formes volcaniques sont fraîches, mais toute activité volcanique a cessé; le pic Santa Isabel culmine à 3 008 mètres.

L’île de Fernando Póo a été découverte par Fernão do Pó en 1472, tandis qu’Annobón l’a été par Ruy de Seiquera, un Nouvel An entre les années 1472 et 1475. En 1778, les Espagnols utilisèrent Fernando Póo, Annobón, la région entre l’Ogooué et le Niger comme réservoir d’esclaves, mais la fièvre jaune les chassa de Fernando Póo. En 1807, le commerce des esclaves étant aboli, les Anglais utilisèrent, au contraire, les ports de Santa Isabel et de San Carlos pour lutter contre les négriers.

En 1844, les Espagnols revinrent, mais leur intérêt pour cette île ne se réveilla qu’après 1898, quand ils eurent perdu leurs colonies d’Amérique. L’essor économique a vraiment débuté après 1939.

Bioko (67 900 hab. environ en 1987) formait, avec l’île d’Annobón, la province de Fernando Póo (capitale Santa Isabel), qui avec le Río Muni, situé en terre ferme entre le Cameroun et le Gabon (capitale Bata), constituaient la Guinée équatoriale, ancienne province espagnole, indépendante depuis 1968. Ces entités constituent maintenant la Région insulaire de la Guinée équatoriale (Región Insular, capitale Malabo), divisée en trois provinces: Annobón (17 km², 2 400 hab., chef-lieu San Antonio de Palea), Bioko-Nord (56 600 hab, chef-lieu Malabo) et Bioko-Sud (11 300 hab., chef-lieu Luba).

Le climat est de type équatorial, modifié localement par le relief. Les températures (26 ⁰C en févr., 24 ⁰C en sept., en moyenne, au niveau de la mer) sont plus fraîches en altitude, l’amplitude journalière est plus accentuée, les précipitations tout comme l’humidité relative sont plus importantes. Dans les parties les plus sèches de l’île (Santa Isabel, Concepción), le total des pluies atteint 2 000 millimètres par an, mais le rivage sud reçoit 10 000 millimètres par an. Les pluies sont surtout importantes de mai à octobre. Les montagnes sont ravinées par les torrents toujours alimentés. Le potentiel hydro-électrique est très élevé, mais il n’est pas encore utilisé. Les sols sont faiblement acides, assez riches en éléments minéraux fertiles et en humus. Ces sols volcaniques riches sont favorables à la culture.

Les terres côtières, chaudes et humides, cantonnées à l’est, au nord et à l’ouest, sont étroites et presque entièrement occupées par des plantations de bananes, de cacao jusqu’à 600 mètres, de café jusqu’à 900 mètres. Les plantations étaient, jusqu’au milieu des années 1970, cultivées par des immigrants, pour la plupart des hommes, venant surtout du Nigeria, en particulier du pays Ibo; ces immigrants ne pouvaient s’établir définitivement dans l’île, ce qui créa de nombreux problèmes: une répression s’ensuivit, qui eut pour conséquence le retour des émigrants dans leur pays d’origine. Les richesses de l’île sont le cacao, le café et le bois. Le principal obstacle à l’expansion est le manque de main-d’œuvre. Les «Porto», africains et métis, descendants d’anciens esclaves de la Sierra Leone, de la Jamaïque, de Cuba, mariés avec des Portugais, des Espagnols, des Bubi vivent sur la côte et sont commerçants, employés de bureaux, exercent des professions libérales. Les Fang, venant de la partie continentale de la Guinée équatoriale, ont cependant occupé la plupart des postes de fonctionnaires.

Au-dessus de 1 000 mètres se trouve la forêt humide semper virens, composée de mousses, de fougères géantes, d’épiphytes, de lichens, à cause de la haute humidité relative et de la brume. Entre 1 200 et 1 600 mètres, des pâturages ont été gagnés sur la forêt par défrichement, mais les lichens et les fougères arborescentes subsistent dans les vallées des torrents. L’élevage de bétail provenant de Galice, de Suisse, des îles Canaries, assure une production de viande et de lait suffisante pour les besoins de l’île. Des paysans africains groupés en coopérative cultivent des légumes. Cette région de Moka est le domaine des Bubi, peuple bantou, que les Portugais trouvèrent dans l’île au moment de la conquête et qui furent décimés par la colonisation (alcoolisme et maladies). Ils restent peu nombreux et pratiquent une agriculture de subsistance.

Au-dessus de cette zone de pâturages se trouve une étroite bande forestière, puis une zone où poussent des fougères arborescentes. Une zone de pâturages plus pauvres et de landes s’étend à une altitude supérieure.

Annobón est une toute petite île située à 640 kilomètres au sud-ouest de Bioko. Son point culminant est le mont de Santamina (750 m); l’île, très accidentée, est peu cultivée. Les habitants vivent de l’exportation des noix de palme, de coprah, de cacao, de café; beaucoup sont pêcheurs, et quelques-uns vont travailler à Bioko et au Río Muni.

Bioco ou Bioko

(anc. Fernando Poo ou Pó), île volcanique de la Guinée équatoriale, près de la côte africaine, au fond du golfe de Guinée; 2 017 km²; env. 100 000 hab.; divisée en deux régions, celle du N., ch.-l. Malabo, celle du S., ch.-l. Luba. Le plus haut sommet excède 3 000 m d'altitude. Cultures tropicales (café, cacao).

— Elle fut découverte par les Portugais en 1470. Elle porta, de 1973 à 1979, le nom de Macias Nguema.

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Bioko

V. Bioco.

Encyclopédie Universelle. 2012.